Avec délicatesse et poésie, Thomas Vinau chante « la petite fumée de nos vies ». Il cherche le mot juste pour dire la solitude des matins gris, la lassitude des jours qui se ressemblent, puis, comme un éclair, la beauté d'un instant suspendu.
Ses poèmes en prose sont à la fois mélancoliques et lumineux.
Lire Thomas Vinau c’est porter un regard différent sur les choses et les situations du quotidien. C'est se laisser entraîner dans une rêverie poétique, des textes courts où les émotions se chevauchent, nous faisant passer du sourire à la profondeur.
« DE L’USURE. DES QUESTIONS. DES MATINS sans lumière. Des journées qui s’empilent comme des mauvais Lego. Nos yeux se rapprochent du sol. Parfois nos bouches restent closes et le silence court comme une petite lame de rasoir sur la langue que nous inventions. Nous en perdons l’usage, jusqu’au lendemain, quand un nouveau soleil grimpe encore sur les troncs. On se mouche. On s’embrasse. Il fait trop froid pour ne pas mettre un pantalon. La course recommence. Le bébé pleure. Il est bientôt sept heures. Tu me souris lorsqu’il te mord la joue. Tu me fais un café. Mes yeux demandent pardon. C’est lundi et on s’aime. Demain c’est septembre. Le temps nous marche dessus. Sous ses semelles une nouvelle semaine. »